jeudi 8 novembre 2012

Joyeux Noël d’Alexandre JARDIN

Envie de lire - Semaine 41

Ouvrage utilisé :

Titre : JOYEUX NOËL
Auteur : Alexandre JARDIN
Éditeur : Grasset
Nombre de pages : 304 pages
Format : 14X21cm
Parution : 24 octobre 2012
Prix : 19,80€
ISBN : 978-2-246-79020-4





Source : Le Monde des Livres, vendredi 26 octobre 2012, Chroniques, Eric Chevillard, page 8

Les critiques littéraires ont l’habitude d’être mesurés dans leurs propos. Ils se contentent bien souvent d’analyser le livre, de le resituer dans l’œuvre de l’écrivain, d’en mettre en exergue le meilleur et s’ils se permettent une note négative, ils le font en demi-teinte. Les écrivains qui jouent au critique ne semblent pas faire preuve de la même retenue. Après François Bégaudeau, lanceur de torpilles sur Les lisières d’Olivier Adam (Transfuge d’octobre), voici Éric Chevillard qui s’y met à son tour dans sa rubrique du Monde des Livres (26 octobre). Et sa moulinette est redoutable, sans juste milieu, encensoir ou lance-flammes. Dans une chronique récente, l’immortel Giscard d’Estaing en a fait l’amère expérience. La dernière cible s’appelle Alexandre Jardin dont le dernier roman, Joyeux Noël, fête Noël avant l’heure. Le cadeau, un titre honorifique dont il se serait bien passé : « Il est notre plus grand génie comique et sans doute ne le sait-il pas. » Désormais il sait.
Et le critique Chevillard d’illustrer son propos par une ribambelle de métaphores impayables comme autant de preuves imparables en précisant bien « Impossible de toute citer… » Il en resterait donc à lire. Et ça commence dès la première phrase de l’ouvrage : « Avant de m’élancer dans le toboggan de ce roman qui va couvrir sept années de rebonds… ». Des facéties verbales façon Alexandre Jardin, l’écrivain critique en jette à la pelle. « Il n’y a que dans l’œuvre d’Alexandre Jardin, en effet, que vous rencontrerez un personnage « protégé d’humour », « crêté d’orgueil », « émergé du ridicule », « troué de chagrin » ou « éreinté de faux-semblants » … Qui encore : « Elle n’était occupée qu’à inhaler cet instant irrévocable » ? Eh bien, je vous le dis solennellement : personne. »
L’article fourmille d’exemples et sa lecture est savoureuse, le titre du feuilleton du jour prend son sens « une orgie de candeur » et l’on abonde à plein devant les « métaphores ourlées » de l’Alexandre. « Rimbaud n’aurait pas osé. »
On est convaincu et on a ri. On a ri aussi un peu de nous, pauvres ignorants, qui n’avions pas détecté le génie de cet écrivain « reconnaissable parmi mille littérateurs » après avoir ingurgité Le zèbre, L’île des gauchers, Fanfan, Le zubial, Autobiographie d’un amour, rien que ça. Promis, on va faire attention. Peut-être même qu’on en relira un ou deux, juste pour s’entraîner. Voilà pourquoi, il nous vient l’envie de rire, pardon de lire ce Joyeux Noël.

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